Page 181 - 182 - La Terre inhabitable

 "Depuis une dizaine d’années, le scientifique Steve Pinker le répète, nous ne parvenons pas à apprécier le progrès humain, en Occident tout particulièrement – nous sommes tout bonnement incapables de voir toutes les améliorations massive et rapide dont le monde a été témoin : moins de violence, de guerres, de pauvreté, réduction de la mortalité infantile, hausse de l’espérance de vie… C’est vrai. Il suffit d’observer les courbes, la trajectoire de ce progrès semble indéniable : beaucoup moins de morts violentes et de privations extrêmes, une classe moyenne en expansion à l’échelle mondiale, qui se compte désormais en centaines de million de personnes. Mais, encore une fois, cette histoire est liée à la prospérité née de l’industrialisation et aux transformations des différents sociétés du fait de la richesse apportée par combustible fossile. C’est une histoire largement écrite la Chine et, dans une moindre mesure, par le reste du monde en voie de développement, par le biais de l’industrialisation. Et le cout d’une bonne partie de ce progrès, le prix à payer pour toute cette industrialisation qui a rendu l’accession à la classe moyenne possible pour des milliards de personnes dans le Sud dans son ensemble, c’est le changement climatique – à propos duquel, ironiquement, nous faisons preuve d’un optimiste excessif, Pinker compris. Pis, le réchauffement initié par tous nos progrès annonce un retour de la violence."

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