MQNPCLH - page 121

 

« Peut-être une des femmes que j’ai vues mortes dans les caves était ma mère, et mon père git momifié près d’une grille : entre eux et moi, tout a été rompu, il n’y a pas de continuité et le monde dont je suis la descendante m’est totalement étranger. Je n’ai pas entendu sa musique, je n’ai pas vu sa peinture, je n’ai pas lu ses livres, sauf les quatre que j’ai trouvés dans le refuge et auxquels je n’ai pas compris grand-chose : je ne connais que la plaine caillouteuse, l’errance et la lente perte d’espoir, je suis le rejeton stérile d’une race dont je ne sais rien, pas même si elle a disparu. Peut-être que, quelque part, l’humanité resplendit sous les étoiles, ignorant qu’une fille de son sang achève sa vie dans le silence. Nous n’y pouvons rien. »

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